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Écoles privées post-bac : la fausse porte de secours après Parcoursup

À chaque printemps, alors que Parcoursup livre ses premiers verdicts, des milliers de lycéens se retrouvent sans affectation ou relégués à des vœux qu’ils n’avaient pas envisagés. C’est souvent à ce moment que surgissent les écoles supérieures privées payantes, promettant réussite, employabilité et parcours sur mesure. Mais derrière ces promesses séduisantes se cache une réalité bien moins reluisante, dont le scandale du groupe Galiléo n’est qu’un exemple symptomatique.

Ce groupe, l’un des leaders de l’enseignement supérieur privé en France et en Europe, a fait la une pour ses pratiques douteuses : frais de scolarité exorbitants, opacité sur les diplômes délivrés, méthodes commerciales agressives et formations aux contenus parfois creux. Une situation qui illustre les dérives d’un secteur en pleine explosion, mais largement dérégulé.

En effet, le paysage de l’enseignement privé post-bac est devenu une jungle. L’offre de formation est pléthorique, mais souvent peu lisible : certaines écoles ne délivrent aucun diplôme reconnu par l’État, ou ne proposent que des titres RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles) validés par le ministère du Travail, et non par celui de l’Enseignement supérieur. Cette distinction, essentielle, est pourtant rarement expliquée aux étudiants, qui confondent diplôme d’État et simple certification professionnelle.

Pire, de nombreux établissements n’ont pas de contrôle académique réel. Les programmes ne sont ni validés, ni suivis par des instances universitaires. Les partenariats avec des entreprises sont parfois fictifs ou simplement « évoqués » dans les brochures, sans convention formelle ni débouché concret. Certains étudiants découvrent, une fois engagés, que les stages sont à trouver seuls, que les cours sont assurés par des intervenants peu qualifiés, ou même que l’école change de nom ou d’adresse en cours d’année pour fuir des contentieux.

À cela s’ajoute un marketing agressif, qui cible particulièrement les jeunes désorientés par Parcoursup. Salons d’orientation, publicités ciblées sur les réseaux sociaux, témoignages enjolivés, « journées portes ouvertes » scénarisées et brochures ultra-léchées laissent croire à une vie étudiante dynamique et des débouchés garantis. tout est fait pour vendre, parfois au détriment de l’éthique. Les familles s’endettent, espérant assurer un avenir à leur enfant, pour se rendre compte trop tard que la « porte de secours » était en réalité une impasse.

Certes, toutes les écoles privées ne se valent pas. Certaines offrent un encadrement sérieux, des partenariats solides, et une réelle insertion professionnelle. Les écoles d’ingénieurs privées reconnues par la CTI (Commission des titres d’ingénieur) ou les écoles de commerce bénéficiant de l’accréditation CEFDG (Commission d’évaluation des formations et diplômes de gestion) sont, par exemple, soumises à des critères stricts. Mais dans un secteur aussi peu régulé, le tri est difficile, et les arnaques nombreuses.

Face à ces dérives, plusieurs voix appellent à un encadrement plus strict, une certification des écoles réellement sérieuses, et une meilleure information des étudiants. Car dans l’ombre du désengagement croissant de l’État dans l’enseignement supérieur, un marché juteux s’est développé — souvent au détriment de ceux qu’il prétend servir.

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